13.12.14

Chiptune

Le terme « chiptune » -- ou encore « chip music », « 8-bit music », « gameboy music », « nintendopop », « bitpop » -- désigne une musique électronique produites à partir des puces sonores (sound chips) venant d'ordinateurs, de consoles vidéo-ludiques ou de bornes d'arcades vintages, mais également divers émulateurs.


Les systèmes souces populaires incluent les NEC PC-8801, Commodore 64, Nintendo Entertainment System, Amiga, Game Boy ou encore la Mega Drive.






Initialement ancrée dans la pratique du crack de logiciels, la scène demo produisit, au siècle dernier, des sortes de vidéo clip mettant en valeur les capacités de programmateurs / musiciens / infographistes à travailler avec un matériel informatique restreint. Il se mis en place une communauté internationale, où s'estompèrent les barrières entre auteurs et spectateurs. La chip music adopta cet ascétisme et permissivité technologiques en réaction à la fois à la complexité de l'IDM et aux surproductions de la pop, se présentant comme une sorte de punk électronique.

Dans 8-bit Punk (novembre 2003), Malcolm McLaren déclarait qu'il s'agissait à la fois de la prochaine étape dans l'évolution du rock'n'roll et un antidote à l'electronica moribonde. Les adjectifs utilisés pour décrire ce nouveau genre de folk music de l'age digital, rappellent le piratage contre-culturel auquel il participa: cru, bruyant, inhospitalier, industriel, illégal, périmé, subversif, underground …

The Tank à New York peut prétendre être à la scène que le CBGB fut au punk et à la new wave.

En sortant de la sphère du gaming, les musiciens développèrent des formats autonomes et des technologies permettant une compatibilité avec les paradigmes du rock et de la dance music. Curtis Short, dans son article Modes of Retromania - 8 Bit/Chiptune (1er novembre 2011) argumente que la tendance n'est pas qu'un genre nostalgique de plus. Le changement de contexte et de signification, passant d'une musique utilitaire (fond sonnores/atmosphère pour les jeux) à une musique-en-soi, suit le même schéma que l'introduction de l'ambient et des founds sounds dans le cadre de la pop music.


La chip music tisse d'étroite relation avec le circuit bending qui crée de nouveaux instruments à partir de jouets électroniques, pour des expériences synesthésiques où sons et visuels sont indissociables.

Pour appofondir / souces :

Michael Downes , 8-chip Music (avril 2009)
Kevin Driscoll & Joshua Diaz, Endless loop: A Brief History of Chiptunes (2009)
Ben Greenman, Bleep Bloop: The Charms of Chiptune (21 mai 2013)

ARTE TracksChiptunes, musique et manettes (émission du 24 janvier 2003)
ARTE TracksCircuit bending (émission du 12 avril 2007)
ARTE TracksNintendo Rock (émission du 8 décembre 2011)

Documentaires :

Reformat the Planet (Paul Owens, 2008)
Europe in 8 Bits (Javier Polo Gandía, 2013)

12.7.14

Geek Rock

Le terme « geek rock », ou « nerd rock », n'a été popularisé qu'assez récemment pour désigner une certaine tendance du rock alternatif nord-américain.


Les définitions données par Urban Dictionary et le Rock Comic Con insistent sur le fait que cette étiquette décrit davantage les textes et l'attitude des musiciens plutôt que leur musique. Dans son article What Is Geek Rock? (juin 2014), Victoria Willis expose les critères choisis avec Alex DiBlasi pour leur futur livre Geek Rock: An Exploration of Music and Subculture : des sujets et paroles geeky, des musiciens geeks, une position entre alternatif et mainstream, et des chansons à plusieurs niveaux de lecture.

Musicalement, de nombreuses caractéristiques sont pourtant largement partagées par les geek rockers : une power pop plutôt mélodique, des harmonies vocales fréquentes, et l'utilisation d'instruments non-rock, technologiques (synthétiseurs et claviers électroniques, vocoder, keytar, theremin, samplers) ou folkloriques (accordéon, violon, ukulélé).

Textuellement, les thématiques récurrentes témoignent de diverses formes de marginalité : isolement, solitude, échecs amoureux, ainsi que la fascination pour la science et la pop culture. Au sein de la classe moyenne blanche et masculine des suburbs, les geeks sont bien souvent des « outsiders among outsiders ».

Formellement, les paroles contiennent une importante dose d'ironie et d'humour, cultivant ainsi ce décalage avec les postures habituelles de l'alt-rock post-grunge, plus rockiste et/ou white trash.

Historiquement, les précurseurs et influences se trouvent du côté de la new wave (Devo, Oingo Boingo, Talking Heads et XTC), du college rock (The Feelies, REM, Pixies) et des parodistes comme Weird Al Yankovic.

L'archétype du genre pourrait être ces petits malins de They Might Be Giants :


Voici un aperçu non exhaustif de musiciens « geek rock » ou « nerd rock » :






5.7.14

Documentaires

Les termes « geek », « nerd » ou « otaku » désignent des passionnés de technologie, de science-fiction, de fantasy, de manga, de jeux vidéos, de séries télévisées, de cinéma et de littérature fantastique. Ci-dessous quelques documentaires francophones récents sur la communauté qu'ils ont construite depuis des décennies autour des « cultures de l'imaginaire »

Suck My Geek
Tristan Schulmann & Xavier Sayanoff (2007)

La Revanche des Geeks
Jean-Baptiste Péretié (2012)

Le Geek, cet idiot du village
Sébastien Raynal (2013)