19.4.17

Steam Punk

Le terme « steampunk » désigne un sous-genre de la la science fiction ou de la science fantasy qui incorpore des éléments inspirés par la machinerie industrielle à vapeur du XIXème siècle.



Il s'agit essentiellement de fictions spéculatives rétro-futuriste et/ou anachroniques initiées par quelques auteurs, K.W. Jeter, Tim Powers et James Blaylock, et inspirées les pionniers de la SF que sont H.G. Wells et Jules Verne.

L'esthétique se diffusa petit à petit dans toute la pop culture et fit une apparition marquée au sein des amateurs de cosplay et de GN. La mode constitua alors la chaînon manquant entre la littérature et l'émergence d'une réelle subculture.

Des groupes proposèrent alors une traduction musicale des thèmes et de l'imagerie. 

Les antécédents du trope pourraient bien être le psych-pop de Paul Roland ou la SF arty de Thomas Dolby.



Comme leurs homologues auteurs, les musiciens steampunk explorent une sorte d'uchronie à la fois ancienne et anachronique, avec des instruments rétro (violon, violoncelle, banjo, accordéon) mais également des instruments électroniques ou divers éléments évoquant les machines extraordinaires, des inventions délirantes ou la révolution industrielle en général.

Cette sorte de darkwave geeky, qui sert de fond sonore pour des monde fictifs, brasse un très large spectre d'influences : neoclassical, cabaret, swing, barbershop, folk, prog, punk, indus, electro, hip hop, etc

Bien évidemment, les musiciens steampunk portent sur scène des tenues idoines et proposent une scénographie théâtrale, des visuels gothiques ou victoriens, des concerts spontanés et ludiques, et une atmosphère plutôt sombre et grave.

Voici un aperçu non exhaustif :








26.4.17 : addendum sur sur le steampunk en général

Le steampunk apparaît aisément comme une nostalgie d'un passé qui n'a jamais eu lieu, faisant l'éloge des relations sociales victoriennes adaptées à l'ère de l'information. D'autres caractéristiques du postmodernisme y sont également présentes : ironie, intertextualité, pastiche et bricolage.

Le suffixe -punk suggère ici une opposition ou une défiance des valeurs de la culture dominante. Ainsi le steampunk partagerait l'effet cognitif du reste de la science fiction et de la fantasy, par la transposition de luttes de classe actuelles et le questionnement, à l'instar du cyberpunk, du positivisme et la notion de progrès. Il s'agirait alors d'une opposition symbolique à l'obsolescence de la techno-culture actuelle, au rejet de la connaissance du passé, voire au nihilisme et à superficialité du postmodernisme.

Pour approfondir / sources :

Dru Pagliassotti, Does Steampunk Have an Ideology? (2009)
Etienne Barillier, Steampunk ! L'esthétique retro-futur (2010)
Jeff VanderMeer, The Steampunk Bible (2011)
Julie Anne Taddeo & Cynthia J. Miller, Steaming into a Victorian Future: A Steampunk Anthology (2012)
Rjurik Davidson, Mad scientists, airships and class: the politics of Steampunk (2012)

Jeff VanderMeer, The Steampunk User's Manual (2014)